Le quartier des Faverges a un jardin d’enfants depuis septembre 2011 : Kimal’é. Deux éducatrices, elles-mêmes résidant dans le quartier, y accueillent une quinzaine d’enfants, allophones en majorité. Pour eux, un premier pas vers l’acquisition du français, un second vers l’intégration sociale.

Ils sont Tunisiens, Albanais, Ethiopiens ou encore Sud-Américains. Certains d’entre eux ne parlaient pas un mot de français fin août, lorsque le jardin d’enfants Kimal’é, installé dans l’espace de la crèche Zig Zag Zoug, leur a ouvert ses portes.

Kimal’é ? Chaque lettre du nom de cette nouvelle structure d’accueil est l’initiale, dans une langue étrangère, du mot « ensemble ». La Fondation Crèche de Lausanne, avec le soutien de la Ville de Lausanne est à l’origine de cette initiative : offrir un espace d’accueil pour les jeunes enfants (dès 2 ½ ans jusqu’à l’entrée à l’école). Et l’idée ? Que les enfants accueillis à Kimal’é aient déjà une première expérience de vie sociale et soient familiarisés avec la langue française lorsqu’ils auront l’âge d’aller à l’école.

Au cœur des Faverges

Deux éducatrices portent ce projet inscrit au cœur d’un quartier où la mixité culturelle est forte. Chaque année, en moins d’un mois, les premiers mots de français émergent déjà. Même si plusieurs enfants comprenaient déjà le français, ils n’avaient pas ou peu l’occasion de le parler. En collectivité, dans un cadre francophone, les premiers échanges se font bien plus rapidement.

Ouvert 4 matinées par semaine, en dehors des périodes de vacances scolaire, à Kimal’é, la règle est claire : on ne parle qu’en langue de Molière ! Le projet n’exclut bien évidemment pas les enfants francophones, mais de fait ce sont surtout des familles allophones qui placent leur enfant ici.

Normalement, seuls les enfants dont les parents travaillent ont accès à une structure d’accueil. A Kimal’é, les parents (et souvent les mamans) n’ont pas besoin de répondre à cette exigence. Même s’ils ne travaillent pas, leur enfant peut être accueilli, histoire de pouvoir bénéficier de l’environnement francophone qu’il offre et de faire leur début en collectivité.

Premiers pas facilités pour les enfants et leurs parents

L’intégration sociale passe aussi par ce type de structure. Et les premiers pas à l’école devraient en être – c’est l’espoir et l’objectif de ce projet – facilités.

Kimal’é est non seulement un accueil pour les enfants, mais également un lieu de rencontre pour les familles. Un matin par mois, un petit déjeuner est proposé aux parents de Kimal’é, afin d’échanger avec leurs « voisins », de partager leurs questionnements et de parvenir à trouver des solutions ensemble. Les parents sont non seulement participatifs lors de ces rencontres, mais également présents en grand nombre lors des fêtes que l’institution organise dans les locaux de la garderie.

Depuis son ouverture, Kimal’é rencontre un réel succès. Le groupe est complet chaque année et les éducatrices mettent régulièrement en place des projets, favorisant ainsi l’accueil des enfants et de leurs familles. Rien ne les retient dans cette collaboration et surtout pas les coutumes et les langues qui en sont devenus une réelle richesse.

Kimal’é, installé au cœur du quartier des Faverges, offre la proximité qui donne à ce projet un maximum de chances de succès.